L’aire protégée du Menabe Antimena est l’un des plus grands blocs de forêt sèche de Madagascar. La destruction des forêts évolue à un rythme élevé depuis la migration interne de 2014. En 2017, la perte de la couverture forestière malgache est estimée à 7 % de sa superficie totale. Le taux actuel de déforestation menace à la fois les lémuriens en voie d’extinction — dont le Microcèbe de Berthe — à cause de la destruction de leur habitat, mais également les habitants en raison de l’augmentation de la sécheresse.
Fanamby a inclus les communautés locales dans l’élaboration et l’exécution du plan de gestion de l’aire protégée. Cette année, l’ONG a soutenu la mise en place d’une stratégie de lutte contre les incendies incluant des coupe-feu et une surveillance des forêts afin de réduire la menace qui pèse sur la forêt sèche. En fait, le changement à Menabe Antimena commence par l’engagement local pour la sauvegarde et la survie de l’habitat. Ainsi, depuis de nombreuses années Fanamby gère cette aire protégée aux côtés du KMMFA ou Komity Manokana Miaro ny Faritra Arovana. Un comité regroupant des personnes de la communauté locale qui sont volontaires pour contribuer à la conservation de la biodiversité. Le KMMFA effectue des patrouilles 3 fois par semaine pour limiter la pression subie par la forêt. Récemment, plus de 2 000 personnes, issues de 10 villages implantés sur l’aire protégée, ont rejoint les agents pour participer à la lutte contre les incendies. Tout est mis en œuvre pour ralentir l’impact de la sécheresse à Menabe Antimena et préserver l’habitat naturel des lémuriens Microcebus berthae qui sont actuellement menacés d’extinction.
Le projet a enregistré des résultats positifs, car une forte diminution des points d’incendie a été constatée en 2019. Bien que des actions répressives sont entreprises pour empêcher les activités illégales au cœur des forêts, Fanamby est en constante relation avec le Bureau international des migrations pour trouver des solutions pérennes concernant la migration interne.
Nous croyons fermement que la conservation de la biodiversité n’est efficace que si la population locale est impliquée dans chaque processus : de la prise de décision à la mise en œuvre des activités.