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17 février 2025

À Loky Manambato, la pêche aux poulpes reprend et prouve l'efficacité d'une gestion communautaire

17 février 2025

À Loky Manambato, la pêche aux poulpes reprend et prouve l'efficacité d'une gestion communautaire

Sahanala et Fanamby collaborent avec succès depuis 2008 pour allier secteur privé et conservation. Leurs initiatives, telles que la production responsable de vanille et le reboisement de mangroves à Loky Manambato, démontrent l'efficacité de cette collaboration pour la préservation environnementale et l'amélioration des conditions de vie.

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Dans le nord-est de Madagascar, les pêcheurs de Loky Manambato viennent d’ouvrir la pêche aux poulpes après une période de fermeture visant à préserver la ressource. Dès le premier jour, les résultats sont au rendez-vous : 6,6 tonnes ont été récoltées, preuve que ce modèle de gestion communautaire porte ses fruits.

« Si nous avons pu récolter autant, c'est parce que nous avons respecté la fermeture », explique un pêcheur de la fédération locale. « Nous savons maintenant que laisser la mer se reposer nous permet de mieux vivre ensuite. »

Depuis plusieurs années, Fanamby accompagne les communautés de Loky Manambato vers une gouvernance partagée des ressources marines. Ici, pas de règles imposées de l’extérieur : l’association mise sur la responsabilisation des pêcheurs pour une gestion durable.

En collaboration avec les associations de pêcheurs, Fanamby a mis en place, depuis 2021, des règles claires garantissant la pérennité des ressources marines. Chacun a un rôle à jouer :

  •  Fanamby forme et équipe les pêcheurs tout en aménageant les zones de pêche (installation de literies, gestion des déchets…). Deux semaines avant l’ouverture de la saison de pêche aux poulpes, elle organise également un regroupement pour rappeler les règles essentielles.
  •  Les associations de pêcheurs, elles, s’engagent à respecter ces règles et à transmettre les bonnes pratiques aux nouvelles générations pour assurer une pêche durable.

Un modèle fondé sur la gouvernance locale

À Loky Manambato, les pêcheurs ne sont pas de simples bénéficiaires de projets de conservation : ils en sont les acteurs principaux. Organisés en fédération, ils définissent eux-mêmes les périodes de fermeture et les règles de pêche, en concertation avec les autorités locales et les équipes de conservation.

L’un des piliers de cette gestion communautaire repose sur la surveillance des zones marines. Comme l’explique un responsable de la fédération : « Nous faisons des rondes régulières, et nous avons mis en place des règles que tout le monde doit respecter. Si quelqu'un pêche dans une zone fermée, il doit répondre devant la communauté. »

Ce système de gouvernance repose sur un équilibre entre savoirs traditionnels et impératifs de conservation. Les décisions sont prises collectivement, et chacun est impliqué dans leur application.

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Une dynamique économique en marche

Au-delà de la préservation des ressources, ce modèle a des impacts concrets sur les revenus des communautés locales. Avec l’augmentation des captures lors des ouvertures de pêche, les familles de Loky Manambato disposent de meilleures sources de revenus.

Résultats de ces efforts, un revenu moyen de 4 250 000ar par année par pêcheurs pour la pêche aux poulpes. En parallèle le tahirin-daoka rapporte un revenu de 3 600 000ar par association. 

Toutefois, la réussite de cette approche ne signifie pas l’absence de défis. À Nosy Satrana, les conditions de marée ont limité les captures, soulignant la nécessité d’adapter le modèle aux réalités locales.

Pour Fanamby, la clé du succès réside dans la flexibilité. « Nous analysons les résultats après chaque ouverture, et nous ajustons les mesures en fonction des observations des pêcheurs », explique un membre de l’équipe de conservation.

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Un exemple pour d’autres zones de Madagascar ?

Avec ces résultats encourageants, Loky Manambato pourrait inspirer d’autres régions de Madagascar confrontées à la surexploitation de leurs ressources marines.

L’expérience montre qu’une gestion locale et participative peut concilier conservation et développement économique, à condition d’impliquer pleinement les communautés.« Avant, nous pêchions au hasard. Maintenant, nous avons un système qui nous permet d’avoir plus de poulpes, plus d’argent, et une mer en meilleure santé », conclut un pêcheur.

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